Ernest Goüin, jeune ingénieur issu de l’école polytechnique, créé la première société de construction de matériel ferroviaire, dans le quartier des Batignolles à Paris. L’entreprise fabrique des locomotives à vapeur pour la Compagnie des chemins de fer du Nord.
La société diversifie son activité vers les machines textiles, les constructions métalliques et les lignes de chemin de fer.
Ernest Goüin et Cie réalise en 1852 le pont d’Asnières-sur-Seine, premier pont métallique de France. Il mesure 160 mètres d’ouverture totale sur la Seine.
La société s’applique alors à perfectionner ses techniques de construction ce qui valut à ses ouvrages d’art d’être primés à tous les concours internationaux.
Ernest Goüin et Cie est aussi à l’origine de la construction du pont sur la Garonne en 1853, de celui de Moissac en 1855 et du pont sur le Scorff à Lorient.
Chantier naval « Le Castelfodardo » à Nantes (1863-1864)
Ernest Goüin et Cie acquiert un important chantier naval à Nantes : les chantiers Guibert qui construisent des navires en bois et en fer, à voiles et à vapeur mais aussi des ponts en fer. Ces chantiers emploient 1 000 ouvriers et réalisent essentiellement des navires de guerre pour la marine impériale française, pour les gouvernements italiens, russes et égyptiens.
Pour les particuliers, la société met au point des voiliers en tôle dont le prix n’est pas supérieur à celui des voiliers en bois de même type.
Ernest Goüin fait évoluer les statuts de son entreprise : société en commandite par actions, elle devient une société anonyme sous le nom de Société de Construction des Batignolles.
Perforatrice Beaumont construite en 1882 par la SCB pour le percement du tunnel sous la Manche
Le port de Tunis et l’un de ses appontements en 1890
La SCB commence à travailler en Algérie sur la ligne ferroviaire Bône-Guelma puis en Tunisie.
En 1885, la société produit les perforatrices Beaumont utilisées pour le percement de la première tentative de tunnel sous la manche.
Elle construit le pont de la Trinité à Saint-Petersbourg en 1897 et développe ses activités sur le territoire russe avec la construction des ouvrages de la ligne de chemin de fer Saint-Petersbourg-Varsovie, le pont Kierbedz à Varsovie, le pont de Rybinsk sur la Volga, les chantiers et locomotives de la Grande société des chemins de fer russes ou encore des ponts pour le transsibérien.
A la veille de la 1ère guerre mondiale, la SCB réalise 73 % de son chiffre d’affaires à l’étranger.
Cour interne des ateliers Ernest Gouin en 1913
En 1928, la SCB recentre ses activités sur la construction d’infrastructures ferroviaires et travaux publics. Les ateliers du quartier des Batignolles à Paris ferment.
Avant la seconde guerre mondiale, l’entreprise participe à la construction de la ligne Maginot. Pendant le conflit, elle se concentre sur les chantiers en France. Elle développe son activité de barrages à partir de 1947.
En 1948, la SCB est côtée à la bourse de Paris.
Tunnel sous la Manche
Barrage du Guavio. Salle des transformateurs
La SCB fusionne en 1968 avec la Société parisienne pour l’industrie électrique (SPIE) pour former Spie batignolles avec toujours la même ambition : construire les grands projets qui contribuent à développer le monde.
En 1972, Spie batignolles acquiert Citra, la compagnie industrielle de travaux.
Les années 1980 sont marquées par un rayonnement sur le plan international grâce à des projets emblématiques : Tunnel sous la Manche, Barrage du Guavio, Viaduc de la Côtière, etc.
En 1982, Spie batignolles acquiert Trindel, un acteur du domaine de l’électricité et en 1987 la SCGPM, acteur du bâtiment. Elle rachète aussi en 1989 Tondella, autre acteur du bâtiment.
Dans les années 1990, Spie batignolles est encore une filiale de Schneider. Schneider souhaite se désengager des métiers du BTP et de l’énergie.
Les salariés de Spie batignolles décident alors de s’engager dans l’aventure entrepreneuriale.
12 000 salariés souscrivent dans un RES (Rachat de l’Entreprise par ses Salariés) et acquièrent la majorité du capital. Ils sont accompagnés par le groupe britannique AMEC.
Le choix de liberté se confirme avec le rachat par 78 cadres dirigeants de la branche BTP du groupe, qui conserve le nom de Spie batignolles.
Spie batignolles ouvre un PEG (Plan d’Epargne Groupe) afin de partager avec ses salariés la valeur créée par le développement du groupe. 4 500 collaborateurs y souscrivent.
Spie batignolles vise l’excellence des expertises tout en intégrant de nouvelles compétences. L’entreprise poursuit sa croissance, se renforce et complète ses métiers au fil des ans et des acquisitions.
Le groupe rachète la société Eurelec, spécialisée dans les métiers de l’énergie. Il acquiert aussi en 2006 un acteur des grands travaux de terrassement : Valérian. En 2007, il intègre le groupe SPR, alors leader de l’aménagement intérieur. En 2009, c’est au tour de Malet, entreprise spécialisée dans les travaux routiers, de rejoindre le Groupe.
Ponts ferroviaires provisoires installés à Mülheim en Allemagne pour lesquels Mast Grundbau, entité de Spie batignolles fondations, a réalisé les fondations par pieux.
Pont Houphouët-Boigny à Abidjan en Côte d'Ivoire
En 2015, Spie batignolles rachète ITM sol, spécialiste de l’instrumentation et du monitoring. En 2018, l’entreprise reprend ses activités à l’international avec des chantiers au Portugal, en Suisse, en Allemagne, en Côte d’Ivoire… L’entreprise Favier, acteur des travaux publics en région Rhône–Alpes, rejoint le groupe.
En 2019, Spie batignolles étoffe son expertise environnementale avec l’acquisition du groupe Vallia, spécialiste des aménagements paysagers et extérieurs.
La fondation Spie batignolles devient mécène du projet scientifique et écologique de l’explorateur Jean-Louis Etienne, le Polar Pod.
En 2021, l’entreprise crée son activité d’impression 3D béton avec l’acquisition d’un premier robot et l’ouverture d’un atelier dédié à cette activité à Ollainville.
En 2022, Le Foll TP, acteur de référence dans le domaine des travaux publics, rejoint le groupe.
En 2023, Spie batignolles acquiert le Groupe ETPO, acteur majeur du domaine des travaux maritimes et fluviaux notamment.
L’entreprise se dote de son 2ème robot d’impression 3D et ouvre un nouvel atelier à Lyon.